De consuetudinibus et libertatibus ville Montispessulani.[a]En marge droite de ce folio, d’une écriture gothique cursive, courant à la verticale par rapport aux lignes du texte : de consuetudinibus et libertatibus ville Montispessulani. En marge supérieure au centre foliotation médiévale : V.In[b]Lettrine bleue et rouge, la barre verticale du I court en marge gauche sur l’ensemble de l’item. nomine domini nostri Jhesu Christi | Anno[c]Lettrine bleue. ejusdem Incarnacionis millesimo ducentesimo | Quarto fuerunt consules, | Austorgus de Orllaco, Regordus, | Pontius Aldeguerius, Petrus Lobeti, | Johannes Luciani, Pontius de Aniana, | Lucas Pulverelli, Raimundus Benedicti, | Bernardus Ecclesia, Berengarius Amicus, | Bertrandus Gilius, Petrus de Bisanchis, | Hoc anno fuit bajulus Petrus de Bizanchis.
Année 1204 : commentaire historique
Le mariage entre Pierre II (1174-1213), roi d’Aragon, et Marie de Montpellier (1182-1213), fille de Guilhem VIII et d’Eudoxie Comnène, fut célébré le 15 juin 1204 dans la maison de la Milice du Temple de Montpellier. Le contrat de mariage se trouve reproduit dans le Grand Thalamus de Montpellier. De ce fait, il est hautement improbable que le rédacteur de la notice ait pu commettre une erreur sur le mois. En revanche, la datation du contrat continue d’utiliser le calendrier romain : le contrat porte donc la date du 17 des calendes de juillet 1204, ce qui semble expliquer la mention du mois de juillet. C’est ce même jour le 15 juin 1204 que Pierre II d’Aragon et Marie de Montpellier confirmèrent les coutumes de Montpellier et confièrent à sept conseillers la tâche de coucher par écrit ces coutumes et, éventuellement, de les réformer. L’original du contrat de mariage se trouve aux Archives Nationales de France (P 1353, n° 736-6) et est publié par Martín Alvira Cabrer, Pedro el Católico, rey de Aragón y conde de Barcelona, Zaragoza, 2010, vol. 2, document 466 (consultable en ligne sur http://www.jaumeprimer.uji.es).
Variantes : Le ms de Bruxelles (témoin D) inscrit ce mariage dans une séquence plus longue : André Gouron, « Autour de Placentin à Montpellier : Maître Gui et Pierre de Cardona », Studia Gratiana, XIX, 1976, p. 337-354). Maître Gui, Bérenger Lambert et Marchus Tornamira font partie des habitants exilés en 1204 que, le 15 juin 1204, Pierre II et Marie de Montpellier jurèrent de ne jamais autoriser à revenir dans la ville. Sur ces événements, voir Henri Vidal, « L’Aragon et la révolution montpelliéraine de 1204 », Montpellier, la couronne d’Aragon et les pays de langue d’oc (1204-1349), Montpellier, 1987, p. 43-60.
(fol. 14-14 v°). En avril 1204, Pierre II d’Aragon rencontra à Millau le comte de Toulouse Raymond VI et conclut avec lui un véritable traité d’alliance ; en outre, le comte prêta 150 000 sous melgoriens au roi qui lui remit en gage Millau et le Gévaudan. Rien ne semble cependant indiquer que le mariage entre Pierre II et Marie de Montpellier ait été conclu dès ce moment-là. Les hôtels qui furent détruits en 1204 appartenaient à des proches de Guilhem VIII : Bérenger Lambert avait été son baile et maître Gui Francesc était un juriste réputé dont André Gouron voit la patte dans l’acte de renonciation de Marie de Montpellier à l’ensemble de ses droits à l’occasion de son mariage avec le comte de Comminges en décembre 1197 (voir à son sujetL’assertion selon laquelle en 1204 se placerait le commencement du consulat n’est qu’une reconstruction a posteriori. Les douze individus qui figurent comme consuls sous l’année 1204 ne portaient alors, tout au plus, que le titre de conseillers et il fallut attendre juillet 1206 pour que les représentants de la communauté se voient qualifier de consuls. Signalons que, parmi les douze personnages figurant dans cet article comme individu, P. Lobet, Luchas Polverel, R. Benereg, B. de la Gleyza et P. de Bizancas figurent parmi les sept conseillers désignés par Pierre II d’Aragon et Marie de Montpellier le 15 juin 1204 pour coucher par écrit les coutumes de Montpellier.