Anno[a]Lettrine rouge. dominice Incarnacionis M CC XXXII fuerunt | Consules Johannes Boldroc, Andreas Faber, | Raimundus Gitberti, Bernardus de Andusia, | B’ d’Entremons, Bertrandus de Venranicis, | Guillelmus Sartor, Bertholomeus Aimelini, | Raimundus Ugo, Pontius de Bello Loco, | Andreas de Anthonano et P. Fornerius, | et notarius eorum Bertrandus Arnaldi, quo | anno fuit bajulus P. de Murlis.
Quo anno predicti consules fecerunt illos quatuor | furnos, scilicet furnum qui est extra porta- | le Petronis, et illum qui est in Costa Frigi- | da, et illum qui est prope portale Blancarie, | et illum qui est subtus fustariam.
Année 1232 : commentaire historique
La construction de ces quatre fours est la conséquence de l’accroissement démographique de la ville. Alexandre Germain cite à ce propos l’acte consulaire ayant décidé de l’édification de ces quatre fours et daté du 17 septembre 1232 (AM de Montpellier, Fonds Louvet, Armoire F, cassette VII, n° 9, recopié dans le Grand Thalamus, fol. 28) qui précise que les fours existants ne suffisaient pas à cuire le pain pour les habitants de Montpellier. Sur la localisation de ces fours, la version du Grand Thalamus (témoin B) et celle du ANF J 339 (témoin A) apportent les précisions suivantes : l’un des fours aurait été situé extra portale Petronis, le second in Costafrigida , le troisième prope portale Blancarie et le dernier subtus Fustaria.
Si l’on croise ces deux types de données, on peut essayer de préciser la localisation de ces fours : le four dit de la Doga se situait en-dehors de la Clôture Commune, la doga désignant le chemin extérieur qui longeait le fossé entourant l’enceinte. Ce four se situerait donc sur le pourtour de la dougue, non loin de la porte du Peyrou. Le four de Costefrège devait se situer sur la pente qui s’étendait entre le Peyrou et le futur emplacement du monastère Saint-Benoît dans la rue du même nom qui correspond à l’actuelle rue de l’École de Médecine. Le four de la Valfère devait se situer dans la rue du même nom qui reliait le Peyrou à la rue Saint-Guilhem et traversait le quartier de la Valfère qui était celui des laboureurs et autres ortolans. Louise Guiraud, Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen-Âge, Montpellier, Camille Coulet, 1895, 247 p., p. 110 identifie ce four à celui qui était contigu à un moulin – sans doute un moulin à huile – dit du Sang, lequel confrontait aux douze pans de la Valfère ; ce four est cité comme désaffecté dans un acte datant de 1440 (L. Guiraud, p. 198). Ce four se situait donc bien sous la Fusterie qui était située à proximité du portail du Peyrou à l’extérieur de la Commune Clôture. Enfin, le quatrième four devait se trouver rue de la Blanquerie, non loin de la porte du même nom. La rue de la Blanquerie correspond à l’actuelle rue de l’Université. Pour l’ensemble des mentions de ces fours dans les archives montpelliéraines, voir Ghislaine Fabre et Thierry Lochard, Montpellier : la ville médiévale, Paris, Imprimerie Nationale, 1992, 309 p., p. 140-141