En l’an de M et CCLXXII, foron cossols : en Jo. de la Riba, n’Esteven Ricart, en B.Peire, en B. Ricart, en Jo. de Clapiers, en P. de Monferier, en S. de Rodes, en P. Seguin, en P. de Posquieras, en G. Domergue, en P. des Gorcs, en Andrieu de Salela – e mori e fon en son luec en R. Vidal ; e fon lur notari en P. Escudier. Et en aquel an fon bailes n’Esteve Civada jove; e·l rei moc l’on e∙n G. Segier son jutges lo dilus denant Nadal. E fon bailes en lur luec n’Uc Fabre e∙n Benezeh de Ribauta jutge. Et en aquel an mori en Maurin, arcevesque de Narbona, e fon arcivesque maistre P. de Montbrun que era camarlenc del papa. [a]Cette précision de la date (le 19 décembre 1272) ne figure pas dans le AA9. En revanche, la mention de la composition d’Agde est absente ici. L’année 1272 est la dernière mentionnée dans cette partie.
Année 1272 : commentaire historique
Maurin fut archevêque de Narbonne de 1262 à 1272. Il avait accompagné Louis IX à Tunis et eut le temps, avant de mourir, de poser le 13 avril 1272 la première pierre du chantier de reconstruction de la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur. Pierre de Montbrun, chanoine de la cathédrale de Narbonne, avait été notaire et camérier de Clément IV. Il fut élu le 24 octobre 1272 archevêque de Narbonne et le demeura jusqu’à sa mort en 1286.
Guilhem Séguier était un proche de Jacques Ier qui imposa sa licencia à l’évêque de Maguelone en 1268 ; il fut excommunié par l’évêque ce qui n’empêcha pas le roi d’Aragon d’en faire un chevalier. Il est cité comme legum doctor dans la liste des quinze professeurs de droit en activité à Montpellier en 1292 (Cartulaire de l’Université de Montpellier, t. I, n° 22, Montpellier, 1890, p. 216) ; voir André Gouron, « Comment Guillaume de Nogaret est-il entré au service de Philippe le Bel ? », Revue Historique, t. CCXCVIII/1, 1998, p. 25-46, plus particulièrement p. 33.
Variantes : Le H 119 (témoin G) précise que cette mutation eut lieu
(fol. CV v°).Jacques Ier vint en personne à Montpellier au mois de juin 1272 et y accorda un certain nombre de privilèges judiciaires, en particulier la liberté pour les habitants de la ville de ne pas être jugés en dehors de Montpellier.
Jacques Ier partit de Montpellier le 12 septembre et se trouvait à Agde entre le 17 septembre et le 1er octobre. On ignore l’affaire qu’il vint y régler mais il est possible qu’elle soit à mettre en rapport avec le refus de l’évêque d’Agde et des hommes de cette cité d’accomplir le service militaire que leur avait réclamé le roi de France à l’occasion de sa campagne militaire menée la même année contre le comte de Foix. Sur la présence de Jacques Ier à Agde, voir Joaquim Miret I Sans, Itinerari de Jaume Ier « el Conqueridor », Institut d’Estudis Catalans, 2004 (1ère édition 1918), p. 471. Quoi qu’il en soit, cette affaire n’est pas évoquée par André Castaldo, Seigneurs, villes et pouvoir royal en Languedoc. Le consulat médiéval d’Agde (XIIIe- XIVe siècles), Paris, Picard, 1974.