En l’an de MO CCO LXXXO, foron consols en G. d’Orna, en Daude | Ermengau, en Laurens de Posquieiras, en G. de Azillan, en | S. G., en G. de Concas, R. Franc, en Johan del Fraisher, en B’. | Andrieu, en B. Girart, en G. Beceda, en Jo. Bonacara ; e sies | Jac. de B’nis assessor, en P. Escudier notari ; e fon bai- | les en Pons Lambert ; e·l rei gitet lo de la bailia e·n P. | de Tornamira, que era jutges, lo disapte devan Rams et | en aquel jorn meteus fes baile d’en B’ng’r Lambert et jutge | de sier Benezeg de Ribauta. Et en aquel an fon emajenada la | trascion del palais la nueg del Venres sans.
Année 1280 : commentaire historique
Jacme de Bernis désigné cette année-là comme assesseur est attesté comme docteur in utroque jure en 1282 au plus tard. Il fait partie des quinze professeurs de droit mentionnés dans la liste des professeurs exerçant à Montpellier en 1292 ; voir André Gouron, « Comment Guillaume de Nogaret est-il entré au service de Philippe le Bel ? », Revue Historique, t. CCXCVIII/1, 1998, p. 25-46, p. 32, n. 25.
Dans la nuit du Vendredi saint (19 avril) des inconnus forcèrent les portes du palais du roi de Majorque, pénétrèrent en brisant les serrures dans la chambre où se trouvait Pierre de Claramont, lieutenant du roi de Majorque, et tentèrent de l’assassiner à coups d’arbalète. Les consuls offrirent alors mille sous melgoriens à qui découvrirait les coupables et les officiers du roi de Majorque érigèrent à cette occasion des fourches patibulaires en divers lieux de la ville, ce qui occasionna immédiatement une vive réaction du sénéchal de Beaucaire qui prétendit que la juridiction sur les bords de l’étang de Lattes relevait du roi de France et non de celui de Majorque. Sur cet épisode voir Albert Lecoy De La Marche, Les relations politiques de la France avec le royaume de Majorque, Paris, E. Leroux, 1892, t. 1, p. 169-170.
Peire de Tornamira est donné pour jurispérit dès 1272 ; après des études à Bologne, il fut nommé juge royal de Montpellier en 1280. Mais sa révocation ne semble pas avoir entraîné de réelle disgrâce puisqu’il fit partie des conseillers du roi de Majorque qui dressèrent le 2 décembre 1281 un acte réfutant les prétentions du sénéchal de Beaucaire. Il fut ensuite choisi comme procureur par les consuls en 1287 et figure en 1292 dans la liste des professeurs de droit de Montpellier ; voir André Gouron, « Comment Guillaume de Nogaret est-il entré au service de Philippe le Bel ? », Revue Historique, t. CCXCVIII/1, 1998, p. 25-46, p. 33.