En[a]Ms. n devant lequel a été laissé un espace important pour la lettrine qui n’a pas été exécutée. l’an M CCCXX, fon gran moguda ves lo mes de may que | hom appelava pastorels, li qual dizian que volian passar | la mar per conquerre la santa terra d’otra mar et aussirian los ju- | zieu en Bordales et en Ajanes et en Tolzan e per tota la | terra comunamens quan los trobavon, en tal ma | que⋅l rey de Fransa ne fes pendre plus de LV a Toloza | en I jorn et a Carcassona XXXVIIII que grans que | paucs.
Item[b]Ms. tem devant lequel a été laissé un espace important pour la lettrine qui n’a pas été exécutée., aquel an meteysc, se mogron autra mani- | eyra de gens que se appellavon vaquiers e voilan | passar et aussian e cassavon los mezels.
Année 1320 : commentaire historique
Pèire Bonamic, baile : sur ce personnage et son rôle dans une affaire de violence urbaine où étaient impliqués des étudiants en droit, voir Louise Guiraud, Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen-Âge, Montpellier, Camille Coulet, 1895, 247 p..
La Saint-Julien tombe le 2 août. On ignore qui était ce Johan de Rouergue. En revanche, il est possible qu’un écho de cette exécution se trouve dans une lettre adressée par Sanche, roi de Majorque, aux consuls de Montpellier : cette missive datée de novembre 1320 est une réponse à une lettre des consuls informant le souverain super discencione et divisione que incipit esse, ut dicitur, inter quamplures de Montepessulano, racione cujusdam homicide et itineri depredatoris, qui predictum fuit suspensus in Sancto Paulo exhigentibus demeritis suis. (AM de Montpellier, Louvet, A 3, n° 76). L’église Saint-Paul, devant laquelle avait dû être érigé le gibet, était située à l’emplacement actuel compris entre la rue Vallat, la rue des Sœurs Noires et la rue Saint-Paul.
La « croisade » des Pastoureaux toucha la Gascogne et le Languedoc dès le mois de juin 1320 : les Pastoureaux entrèrent à Toulouse le 15 juin avant de se diriger vers Albi où ils sont attestés le 25 du même mois avant de se diriger vers Carcassonne. La répression fut organisée sous l’égide des sénéchaux royaux de Toulouse et de Carcassonne qui mirent un terme à cet épisode à la fin du mois de juin. En revanche, les violences contre les lépreux ne datent que de l’année suivante. Sur les Pastoureaux, voir Malcolm Barber, « The Pastoureaux of 1320 », Journal of Ecclesiastical History, 1981, p. 143-166 et David Nirenberg, Violence et minorités au Moyen Âge, Paris, Presses Universitaires de France, 2001.
Variantes : Le ms fr 11795 (témoin F) distingue clairement les deux épisodes :
(fol. LXXVIIII v°).