[a]Changement de
main En l’an mil Vc
XI[b]La fin de la
ligne est illisible car le folio a été massicoté[ ] | queAbrégé : q s’enseyon. | [c]Centré, en
position de titreEt premieremensAbrégé : premierens,
Sire Estienne Magin, changeur,
Sire Bertran de Pierreficte, bourgeoysAbrégé : bourgoys,
Sire Anthoine Fabre, pelicierPellicier : artisan
traitant et préparant la peau des animaux (Dictionnaire des institutions, des
coutumes, et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à
1648, Montpellier, imprimerie Déhan, 1964, 728 p., p. 550). , ,
Sire GuillemAbrégé : GuilleMonlucAbrégé : Moluc, canabassierCanabassier :
tisserand de toiles de chanvre et d'articles de lingerie, serviettes, nappes, sacs
(Dictionnaire des institutions, des
coutumes, et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à
1648, Montpellier, imprimerie Déhan, 1964, 728 p., p. 120). , ,
Sire Blaze Gasquet, peyrolierPeyrolier :
chaudronnier, fabricant d’ustensiles en métal (Mémoires de la Société
archéologique de Montpellier, 1841, tome 2, d'après un texte de la fin du
XVe siècle p. 331).,
Sire Michel Carriere, fustierFustier : charpentier,
menuisier (Dictionnaire de l’ancienne
langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Paris, Honoré Champion, 1881-1902 ;
édition électronique Garnier [consulté en octobre 2014], 42739). , . Ouquel an le roy escripvit a nostreAbrégé : nosseigneur Abrégé : sde MaguelonneAbrégé : Mag ces presentesAbrégé : prs lectres :
[d]Changement de
mainNostreAbrégé : Ne amé et feal, Dieu nostreAbrégé : nre createur qui par sa providenceAbrégé : pvidence | infallible envoyt et ordonne souvent les maulx guerres
et | adversités pour l’utillité et correction de son peuple, veult |
aussi comme il est raysonnable que en tels eminens | perilz on se
retourne a luy comme a celuy qui est seul | resfuge en temps de
tribulacion et qui seul concidereAbrégé : ꝯcidere noz | asflictions et nous en peult relever. Et pour ce que |
par signes evidens nous voyons lyre de sa divine iustice | sur plusieursAbrégé : plusrs places et regions de la chrestientéAbrégé : ienté et ne scavonsAbrégé : scav | l’effect qui peult ou en doit advenir, voulons d’une
part | ce qu’on est en nous et deffendent ainsin queAbrégé : q par conseilhAbrégé : ꝯseilh | avons trouvé pouvoir et devoir justement fere et de |
l’ame nous remectre entierement a nostreditAbrégé : nred createur | en ensuyvant noz predeccesseurs Abrégé : predeccessrs roys de France, lesqueulx | en telz afferes ont toutiours eu
leur recours a | nostreditAbrégé : nred createur et implorer son ayde parAbrégé : p intercession | des benoyts sainctz et devotes prieres du
peuple, | a ceste cause nous avons bien voulu vous en escrire | affin
que vous declairés ou faictes parAbrégé : p tout vostreAbrégé : vre | diocese en processions generallesAbrégé : galles, particulieresAbrégé : pticulieres, prosnes | et autres moyens que verrés estre asfereAbrégé : asfe en faisant | lire ces presentesAbrégé : pntes ou la coppie d’icelle Abrégé : icellnostreAbrégé : nre vouloir, | lequel est comme tousiours a esté de prier et |
fere prier le doulx createur, protecteur de nostreAbrégé : nre | reaulme[e]Comprendre «
royaume »., singulierementAbrégé : singulieremt pour l’unyon et paix | universelle en ce toutellement[f]Comprendre «
totalement ». nous retourner | a nostreditAbrégé : nred createur par la grace duquel avons | obtenu la corone et avons
regné jusques a | presentAbrégé : pnt avec tant d’honneurs graces et victoires et ès | main duquel
les secretz de nostreAbrégé : nre cueur sont | patens et notoyres et qui cognoist en quelle |
asfection et de combien de lermes[g]Comprendre «
larmes ». avons desiré | et prochassé[h]Comprendre «
pourchasser », au sens de « rechercher ». laditeAbrégé : lad paix pour les grans biens | qui en pouvent advenir a la chrestienetéAbrégé : ieneté, ainsin queAbrégé : q | la pluspart des princes chrestiensAbrégé : iens cognoissent asses, car nous avons envoyé plusieurs __
[Fol. 483 r°]
__ embaxades a celle fin dever iceulx qui doibvent | donner
et procurer la paix en nous mectentAbrégé : mectet | en nostre Abrégé : nretoutel[i]Comprendre «
total ». devoir d’y parvenirAbrégé : pvenir, cerdemenentAbrégé : cerdemen[j]Comprendre «
certainement » ? |
l’ennemy de paix la tousiours empesché, tellement | qu’il ne reste que
recourir et fere son devoir envers | celluy qui est donneur, amateur et
habitateur | de paix, qui envoye les guerres pour courryger son |
peuple comme dit est et donnent les victoires a ceulx | quy se font
dignes de les avoir et la paix pareilhementAbrégé : pareilhemt, | si vous prions et requerons tres instement Abrégé : instemtqu’ilsAbrégé : qls | veuilhes ainsin fereAbrégé : fe et exhorter et fereAbrégé : fe exhorter le | clergé de vostreditAbrégé : vred diocese, de quelque estat qu’il soit, | de vivre ainsi qu’il
ont promis a Dieu, tellementAbrégé : tellemt qu’il | ne soint cauze pour leur mauvays exemple | de
provocquer l’yre de Dieu sur nous et nostreAbrégé : nre | peuple, mays au contraireAbrégé : ꝯtraire pour leur bonne vie, | prieres, jusnes[k]Comprendre «
jeûnes ». et abstinencesAbrégé : abstnces se facent dignes de | pacisfier et appaiser l’yre de Dieu, et | pareilhementAbrégé : pareilhemt le peuple de tout nostreAbrégé : nre pouvoir nous | avons tousiours tasché de tenir en paix et |
sollager en tout ce que nous est possible, et | mesmementAbrégé : mesmemt en ceste presenteAbrégé : pnte annee en ostant la | crueCrue :
augmentation
(Dictionnaire de la langue
française du seizième siècle, Paris, Honoré Champion, 1925 ; édition
électronique Garnier [consulté en octobre 2014],
12722). , de
l’annee passee de la somme de troys | cens mille livres tournois,
quelques charges et | asfere Abrégé : asfequeAbrégé : q ayons a supporter, a ce que Abrégé : qchascunAbrégé : chun | son endroit se mectre en son devoir et prier | Dieu pour
la prosperitéAbrégé : pspité de nostre Abrégé : nrepersonneAbrégé : psonne, de nostreAbrégé : nre | tres chereAbrégé : chr et tres amyé compagne la royne de | nostreAbrégé : nre lignee et pour la paix et unyonAbrégé : unyo de | toute la chrestientéAbrégé : chrest, et n’y veulhes fereAbrégé : fe faulte | et bons nous ferés plaisir et serviceAbrégé : vice | tres agreable. Donné a Bloys le xvi jour | de novembre. Loys.
Robertet.
Année 1511 : commentaire historique
Après le concile national d’Orléans-Tours en septembre 1510, Louis XII commence à revendiquer, de concert avec l’empereur Maximilien, un concile général de l’Église. Le 15 février 1511, il émet une lettre dans laquelle, après avoir évoqué les décrets Sacrosancta et Frequens, il rappelle que le pape Jules II a manqué à la promesse qu’il avait faite lors de son élection, de convoquer un concile général dans un délai de deux ans. Il invite les cardinaux à convoquer eux-mêmes ce concile si nécessaire. Une nouvelle assemblée réunie en avril à Lyon réaffirme, en préparation du concile, les décrets du concile de Bâle. En même temps, Louis émet au mois de mars une ordonnance contre les blasphémateurs, soulignant ainsi son rôle de Très Chrétien.
En 1511, Jules II refusant de céder, l’activité militaire s’accentue en Italie. Le pape perd Bologne et a une santé fragile. Le 16 mai, est publiée, à l’instigation de cinq cardinaux rebelles appuyés par le roi de France et l’empereur, la convocation d’un concile de l’Église qui doit commencer à Pise le 1er septembre. Le 18 juillet, Jules II riposte en convoquant un concile au Latran pour les Pâques suivantes, le 19 avril 1512. Il combine aussi une nouvelle Ligue Sainte, contre la France. Il excommunie les cardinaux rebelles qui préparent le concile de Pise, d’ailleurs remis au 1er novembre à cause du petit nombre de ceux qui promettaient de venir. Les cérémonies inaugurales de la première séance sont ouvertes le 5 novembre. Le concile, après trois sessions à Pise, est transféré à Milan pour mieux assurer la sécurité des participants.
Pendant ce temps, dès le 12 novembre, Maximilien, poussé par Ferdinand, demande au pape d’intervenir pour lui auprès des Vénitiens et Henri VIII d’Angleterre annonce son adhésion à la Sainte Ligue le 13 novembre : cette alliance avait été publiée le 5 octobre 1511 et rassemblait déjà le Siège apostolique, les Espagnols et les Vénitiens. À la même époque, les Suisses entrent en Italie et lancent une attaque contre le Milanais. Ce mois de novembre est donc un moment d’exacerbation du retournement de la situation diplomatique en train de se produire au profit de Jules II, qui a alors toutes les cartes en main pour chasser les « barbares » français d’Italie. Lorsque, de Blois, il écrit à l’évêque de Maguelone (et sans doute aux autres évêques français) le 16 novembre 1511, Louis XII ne dispose pas encore des dernières informations inquiétantes. Mais il sait qu’il a besoin d’obtenir un soutien entier de ses évêques s’il veut espérer que le concile atteigne son but : déposer Jules II. N’oublions pas qu’il a déjà dû repousser la date du début du concile justement par manque d’évêques le soutenant, et qu’il a eu le temps de prendre connaissance ne serait-ce que de la naissance de la Sainte Ligue. Aussi se présente-t-il comme très pieux, désirant la paix plus que la guerre et, justifiant son qualificatif de « père du peuple », il promet des réductions de la fiscalité. Ce dernier élément ne devrait pas manquer d’attirer l’attention de l’évêque de Maguelone, d’autant plus que ce prélat préside l’assiette diocésaine, assemblée qui assure la répartition des impôts entre les communautés. En annonçant seulement la réception de cette lettre pour l’année 1511, le Petit Thalamus met en avant l’importance que revêt l’opposition entre la royauté française et le Saint-Siège.
Bibliographie :
Jennifer Britnell, Le Roi Très Chrétien contre le pape : écrits antipapaux en français sous le règne de Louis XII, Paris, Classiques Garnier, 2011, 433 p.