En l’an mil cinq cens trente quatre furent | consulz de ladicteAbrégé : lad ville,
En l’an mil cinq cens trente quatre furent | consulz de ladicteAbrégé : lad ville,
L’an mil cinq cens trente | quatre prins
tousiours a l’IncarnationAbrégé : Incarnaon, feurentAbrégé : feuren consulz | de Montpellier, |
noble Claude de Cezely, juge de
Navitaux,
sireAbrégé : se Nicholas Libel, merchant,
MessireAbrégé : Me Estienne Clericy, bachellierAbrégé : bachelli ez loix,
Jehan Verchant,
Pierre Bourguy,
Claude Fabre, fustierFustier : charpentier,
menuisier (Godefroy Frédéric, Dictionnaire de l’ancienne
langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Paris, Honoré Champion, 1881-1902 ;
édition électronique Garnier [consulté en octobre 2014], 42739)..
Audict an feurent par le roy en ce royaulme | dressees de compaignies de
gens de guerre a pied, | dictz legionnaires, souldoyés au despens des
pays | avec plusieurs privillieges contenuz ez ordonnances | sur ce
faictes, reduictz lesdictzAbrégé : lesd legionnaires sur tout | le royaulme en sept lezions, chescuneAbrégé : chune de six mil | hommes dont en y avoyt une au pays de Languedoc. | Pour dresser laquelle et en
fere la monstreMontre : en termes
de guerre, se dit de la reveuë qu’on fait des troupes
(Furetière Antoine, Dictionnaire universel,
La Haye ; Rotterdam, 1690 ; édition électronique Garnier [consulté en octobre
2014], 13022). | vint audictAbrégé : aud pays monseigneur le grand maistre de | France,
messire Anne de Montmerancy, gouverneur | dudictAbrégé : dud pays, et y tint les estatz au moys de | [ ] en la ville de [ ].
Année 1534 : commentaire historique
Par une ordonnance du 24 juillet 1534 donnée à Saint-Germain-en-Laye, le roi François Ier créa sept légions, Mémoires de Martin Du Bellay, f. 134 v°) de 6 000 hommes chacune, composées d’arquebusiers, de piquiers et de hallebardiers, à lever respectivement en Normandie, en Bretagne, en Picardie, en Bourgogne, Champagne et Nivernais, en Dauphiné, Provence, Lyonnais et Auvergne, en Guyenne et, enfin, en Languedoc. Dans cette dernière province, il devait s’agir de 3000 « hacquebuziers » et d’autant de piquiers et de hallebardiers réunis. Cette légion fut entièrement et effectivement levée en Languedoc, comme il en fut en Normandie, en Champagne ou en Picardie. Le texte de l’ordonnance prévoyait deux montres par an, en temps de paix. Si le roi passa en revue les troupes de ces trois dernières provinces, respectivement à Rouen, Reims et Amiens, ce fut Montmorency qui fit la « montre » de la légion de Languedoc, commandée Antoine de Rochechouard, sénéchal de Toulouse, qui en était colonel. Parmi les privilèges accordés figurait une exemption totale ou partielle de tailles, voire l’anoblissement pour les plus valeureux, c’est-à-dire ceux qui auraient fait (cité par Valérie Bessey, p. 182).
(Par ailleurs, c’est Montmorency qui, l’année suivante (Nîmes, 22-26 octobre 1535), arracha aux états le consentement à l’imposition nécessaire pour solder cette troupe. L’assemblée, que la chronique annonce en fin de texte sans n’en dire rien, fut tenue à Béziers du 26 octobre au 2 novembre.
Bibliographie :
Adolphe Baudoin et Félix Pasquier, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Haute-Garonne, Archives civiles, série C, tome II, n°2276-2432, procès-verbaux des états de Languedoc, 1497-1789, avec tables, Toulouse, Imprimerie et librairie Edouard Privat, 1903, Baudoin.p. 26-27 (description du C 2277)
Valérie Bessey, Construire l’armée française. Textes fondateurs des institutions militaires, tome I : De la France des premiers Valois à la fin du règne de François Ier, Turnhout, Brepols, 2006.p. 173-182.
Jean Jacquart, François Ier, Paris, Fayard, 1981.p. 239.
Claude Devic et Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, Toulouse, Privat ; Paris, Claude Tchou, 2003-2005.tome XI, p. 246-247.
Léon-Clément Hennet, Les milices et les troupes provinciales, Paris, L. Baudoin, 1884.p. 19-20.
Les Mémoires de Messire Martin Du Bellay, contenans le discours de plusieurs choses advenues au royaume de France depuis l’an 1513 jusques au trespas du roy François Ier, ausquels l’autheur a inséré trois livres et quelques fragmens des Ogdoades de Mess. Guillaume Du Bellay,... Oeuvre mis nouvellement en lumière... par Mess. René Du Bellay, Paris, P. L’Huillier, 1569.f. 134 v°