L’an mil cinq cens quarante | six furent consulz, |
noble Francoys Dandron,
sire Jehan de la Voilhe, borgeoys,
messireAbrégé : me Jehan Arvin, bachelier ez loys,
sire Guillaume Gaulceran, merchant,
Barthelemy Seguin, mazellierMazelier : tenant un
mazel i.e. une boucherie (Dictionnaire des institutions, des
coutumes, et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à
1648, Montpellier, imprimerie Déhan, 1964, 728 p., p.
464). , ,
Guillaume Cabassut, laboureur.
Au mois de jung en ceste annee feust | faicte la paix entre France et Anglaterre | publiee a Paris auditAbrégé : aud mois, la | ville de Boloigne demeurant cependant | au pouvoir dez Anglois soubz colleur[a] Comprendre « couleur », c’est-à-dire sous prétexte. | des arreyratges de quelque pention a | eulx deue.
Année 1546 : commentaire historique
Le Thalamus mentionne pour cette année un événement royal : la signature du traité de paix entre la France et l’Angleterre. Rappelons qu’en juillet-septembre 1544, Henry VIII a débarqué à Calais et enlevé Boulogne sur mer. Mais François Ier qui a signé une paix séparée avec Charles Quint en 1544 se trouve désormais libre de contrecarrer la présence anglaise. Toutefois l’état des finances royales conduit les deux parties à s’entendre sur une paix signée à Ardres, par lequel l‘Angleterre rend Boulogne à la France contre 100 000 écus, tandis que Calais demeure anglais. Mais il faut attendre le traité d’Outreau de 1550 pour que Boulogne revienne dans le domaine royal, à la fin du conflit entre la France et son allié écossais et l’Angleterre.
Très à l’écoute de ces affaires lointaines, la chronique semble au contraire sourde aux événements locaux : elle n’évoque pas ni la disette et l’épidémie qui suit, ni la charge fiscale qui s’alourdit singulièrement à la fin du règne de François Ier, ni les répressions de plus en sévère contre les réformés (exécution d’Étienne Dole, imprimeur et humaniste à Paris le 3 août, condamnation des réformés de Meaux). Les États provinciaux, pourtant tenus à Montpellier sont aussi ignorés. Cette dissociation interroge et doit être analysée comme le probable résultat d’une rédaction a posteriori dans les années 1570 (voir Introduction).
Le texte du traité d’Ardres est disponible ici : http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/archim/Pages/03598.htm
Bibliographie :
Claude Devic et Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, édition 1730-1745tome 5, p.157.
Joël Cornette, Chronique de la France moderne, tome I : Le XVIe siècle, Paris, SEDES, 1995.