L’an mil VC LV estant consulz
les seigneurs Abrégé : seigrsque Abrégé : q | sensuiventAbrégé : sensuivet : |
monsieurAbrégé : monsr Bertrand Mauny,
sireAbrégé : s Guitard Dumergue,
sireAbrégé : s Daudon Deleuze,
sireAbrégé : s Pierre Rey,
sireAbrégé : s Pierre Clausel,
sireAbrégé : s Michel Vacete.
Fust poursuivie et obtenue la creation du bureau | general de la foraine avec le nombre de XVe | officiers et habitant de laditeAbrégé : la ville, laquelle | erection en après fust confirmee par le roy | et establie a la presentAbrégé : pnt ville de Montpelhé ainsi | que appert par les actes estant au tresor du | consulat.
[ ][a]En marge gauche du paragraphe, d’une main et d’une encre différentes, sans insertion dans le textemort de consul Ledit an alla de vie à treppas leditAbrégé : lesireAbrégé : s Guitard | Domergue au lieu duquel ne fust faite election | d’aultre pour ce qu’onAbrégé : qu’n avoit passé la demy annee. | [b]D’une encre différente, en position de signatureGreffier du consulatAbrégé : ꝯsulat | Boschonis
Année 1555 : commentaire historique
L’année 1555 est singulière. La teneur des événements rapportés est maigre. Tout au plus, le scribe du Petit Thalamus copie servilement le Grand Thalamus, qui contient les privilèges de la ville, pour rappeler qu’un bureau général de la foraine est créé à Montpellier. Sa fonction est de prélever, au nom du roi, les droits de foraine qui pèsent sur un certain nombre de produits et de marchandises entrant dans la province : ces taxes peuvent être importantes. À Narbonne, par exemple, ils s’élèvent à 23 deniers par livre, soit près de 10% de la valeur des marchandises. Cette création suit de peu celle de Toulouse (1554). Elle montre avant tout la constante recherche d’expédients financiers pour une monarchie financièrement exsangue. Mais en créant ces atomes d’administration, affermés au plus offrant, c’est tout un appareil d’État qui se crée, sans dessein préalable, générant bien souvent la superposition d’officines diverses et redondantes.
L’autre événement rapporté concerne le consulat. L’année 1555 est effet l’objet de deux rédactions différentes par deux greffiers distincts. Le premier commentaire rapporte l’élection des consuls. Une mention marginale explique qu’un consul est décédé sans être remplacé car plus de la moitié du mandat s’est écoulée. La deuxième rédaction transcrit à nouveau les noms des consuls, tout en modifiant leur graphie, ce qui témoigne de transpositions différentes, plus ou moins francisée, mais n’évoque pas le décès de Guitard Domergue.
Les deux narrations ignorent totalement la signature du traité d’Augsbourg, qui interrompt les hostilités entre les principautés catholiques et protestantes d’Allemagne sur le principe du
(tel prince, telle religion).Bibliographie :
Paul Cayla, « Le commerce à Narbonne à la fin du XVIe siècle », Congrès de la FHLMR, 1960p. 83-102.
Gilbert Larguier, Le drap et le grain en Languedoc : Narbonne et Narbonnais, 1300-1789, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 1999tome II, p. 587.
Sur la paix d’Augsbourg et les modalités de cohabitation entre protestants et catholiques dans les régimes municipaux : Olivier Christin, La paix de religion. L’autonomisation de la raison politique au XVIe siècle, Paris Le Seuil, « Liber », 1997, 331 p.