Le Petit Thalamus de Montpellier

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La chronique française, introduction linguistique

par Chantal Wionet (Université d’Avignon et HEMOC)

L’orthographe

Du début à la fin de la Chronique, l’orthographe – tous scripteurs confondus – est globalement étymologique : un grand nombre de mots contient des lettres muettes directement issues de l’étymon latin. Les plus régulières parce que les plus fréquentes dans le texte sont par exemple le « c » de ladicte, Auquel lesdictz seigneurs consulz (1508), etc. de dicere latin. On notera toutefois, et ceci vaut pour l’ensemble des remarques qui vont suivre, que les variantes orthographiques peuvent apparaitre de manière très rapprochée, par exemple dans un même segment : par ung maistre en theologie dudit ordre saint Francois qu’il menoit avecques luy. Auquel lesdictz seigneurs consulz, avecques leurs roubes et verges, allerent faire reverence, et lui donnerent ung present tel qu’ilz ont acoustumé faire et donner.. Ainsi, les remarques rendent compte des caractéristiques générales de la Chronique, puisque, encore une fois, la variété n’était pas à ce moment-là frappée du même opprobre qu’aujourd’hui.

Plus généralement encore, la Chronique fait apparaitre fort peu de signes diacritiques (très peu ou pas d’accents sur le « e » par exemple), de même que la ponctuation est relativement discrète, conformément aux pratiques du siècle.