Comme le veut la coutume du 16e
siècle, le participe présent, aujourd’hui invariable,
s’accorde souvent en genre et en nombre avec l’élément
auquel il est censé se rapporter – Puys au dessoubz desd(ictz) grans sieges y avoit des
petitz bancs bas tenans toute la
salle aussi tous couvers de tapiss(eri)e pour toutz les
autres gens
(1510). Ceci est un fait régulier, et n’appelle pas
d’importants commentaires. Toutefois, il faut souligner que
les accords ne s’effectuent pas toujours comme on s’y
attendrait, puisque la pensée de la proximité se substitue
parfois à la pensée syntaxique : En
laquelle procession y avoit si grant multitude de peuple
que les premiers qui avoient fait tout le tour
dessusd[it] estoient arrivez et retournez audit Saint
Fermi[n] avant que les femmes d’arrieres fussent encores
a l’eglise de Saincte Croix voulant
faire ledit tour.
(1505 où il semblerait que voulant
se rapporte plutôt à les femmes
et non pas à l’eglise de Saincte Croix
. De
même, le référent peut primer sur la grammaire : Chesque evesque estans venus de l’egl(is)e jusques a la porte
de lad(icte) salle furent appellez l’ung apres l’autre
p(ar) ordre
(1510), le scripteur accordant avec l’idée du nombre
résultant de l’addition de chaque évêque, plutôt qu’avec le
singulier grammatical.
Dernière remarque, et qui concerne cette fois la forme de la
base verbale. On trouve par exemple des formes comme –
et, sortissant par la porte devers le
consolat
(1506),
qui font partie des hésitations durables de la langue
française, à en croire Vaugelas :
S’il faut dire reuestant, ou reuestissant.
IL faut dire reuestant et non pas reuestissant, parce que le participe actif, ou
le gerondif se forme de la premiere personne pluriele du
present de l’indicatif, en changeant ons en ant, comme aimons, aimant, sortons, sortant etc. Que si ceux qui
tiennent qu’il faut dire reuestissant, repartent, que la premiere
personne pluriele du present de l’indicatif est reuestissons, et non pas reuestons, et que par consequent
selon nostre propre reigle il faut dire reuestissant, il est aisé de les
conuaincre qu’il faut dire reuestons, et non pas reuestissons, quand l’Vsage ne se seroit pas
entierement declaré pour nous. […]