Le Petit Thalamus de Montpellier

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La chronique française, introduction linguistique

par Chantal Wionet (Université d’Avignon et HEMOC)

L’imparfait

Sur le plan morphologique la conjugaison du 16e siècle n’est pas fondamentalement différente de celle d’aujourd’hui, les différences se situant plutôt sur le plan des valeurs sémantiques. Dans le texte, la réalisation de l’imparfait se fait régulièrement en – oi et non en – ai (« ai » orthographe qui s’impose petit à petit au cours du 18e siècle, mais qui n’est pas encore universellement adoptée au 19e siècle, puisque Chateaubriand use encore de – oi) : De ce pas ledict peuple s’en coureut par toutes les esglises, couventz et chappelles qu’il y avoict en ladicte ville tant dehors que dedans d’envyron soixante et y entrans par force ruynerent et mirent bas toutz les aultelz, images, chappelles, treilhes de fer, victres, libres dez libraries et du service divin et tant de beaulx seppulcres et monumentz eslevés qu’il y avoict, pillantz tout ce qu’ilz y pouvoient attaindre et heussent tout bruslé et thué moynes, relligieux et prebstres dont en y avoict grand nombre en ladicte ville […]. Inutile de multiplier les exemples, cette graphie étant très généralisée dans le texte et dans l’époque.