Le Petit Thalamus de Montpellier

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Les thalami montpelliérains : genèse, tradition manuscrite et codicologie

par Pierre Chastang (DYPAC)
Dernière mise à jour : 19 février 2021

Du cartulaire au cartulaire-dossier

Pour les notaires agissant du temps des rois de Majorque, il ne s’agissait pas de constituer un second cartulaire qui rassemblerait l’ensemble des actes touchant les droits seigneuriaux montpelliérains détenus par la dynastie majorquine. Le nombre limité d’actes transcrits en témoigne et Joseph Berthelé a raison de qualifier ces cahiers supplémentaires de registre. Le travail de transcription des notaires ne présente aucun caractère systématique. On trouve ainsi dans le Grand chartrier de la ville de nombreux actes qui auraient pu y figurer en bonne place, dans la mesure où ils traitent des droits seigneuriaux hérités du temps des Guilhem.

Le manuscrit augmenté s’apparente davantage à certains cartulaires-dossiers qui sont rédigés, après 1235, dans les institutions ecclésiastiques de la région, comme c’est le cas au sein du chapitre cathédral et de l’évêché d’Agde. Construits sous la forme de courts dossiers documentaires liés à une affaire précise, ils rassemblent des actes dont les originaux sont gardés en des lieux différents, sans doute la plupart du temps sous la forme de simples notae conservées dans des registres de notaires. Lorsque l’acte est transcrit à partir d’un original grossoyé, le notaire responsable de la version insérée dans le cartulaire trace de sa propre main le seing du rédacteur (CartRM, n° 578 [22 juin 1218]). Il s’agit d’une pratique qui est attestée dans la confection des parties initiales du Grand thalamus AA 4 comme du Grand thalamus AA 7, dit le Livre noir ou Second thalamus.