L’apparition de la série des manuscrits des petits thalami accompagne une réorganisation profonde de la gestion de
l’écrit. Aux pratiques dominées par la cartularisation, qui consiste à transcrire
des actes en les soumettant à un classement qui facilite leur consultation,
succède un travail de production de corpus textuels. Le Grand
thalamus devient le manuscrit de référence pour l’enregistrement des
actes importants produits par le consulat ou le concernant. Est rédigé, à cette
même période (PTh 11795, f° 83), le formulaire du serment des
notaires du consulat qui exige qu’ils transcrivent les brèves (notas
) les plus importantes sous la forme d’étendues
(en gros
) dans un des livres en parchemin du
consulat (en un libre del cossolat de pargamin
),
transformant de la sorte les grands thalami en
registres. Le Grand thalamus est ainsi devenu, à partir de la
décennie 1250, le principal livre d’enregistrement des actes les plus importants
produits par les notaires du consulat.