En l’an de M CC LXXXVII, foron cossols en Esteve Civada, en Jo. | Columbier, en Girart Pelegrin, en Guiraut Lobet, en Ayme- | ric d’Albi, en Jo. Romieu, en Guir’ Rozat, en B’tran Cristol, en | Pe. Johan, en G. de Portz, en Jo. Rocols – e mori e fon en son luoc | en Durant Fornier, peyrier –, en Andrieu de Marselhan ; e fon | assessor messier Pe. Lambert, en Jo. de Foyssac notari e bai- | le messier Pons d’Omelas.
Année 1287 : commentaire historique
Pons d’Aumelas avait étudié en Bologne où il est attesté en 1286. Dès cette année-là, il est mentionné comme jurispérit dans l’entourage de l’évêque de Maguelone Bérenger Frédol. Ce civiliste enseigna dans le studium éphémère d’Alès et fait partie des quinze professeurs de droit présents à Montpellier en 1292. Fait bayle en 1287, il entra par la suite au service du roi de France, devenant juge-mage de Rouergue en 1304 puis de Toulouse en 1309 avant de devenir lieutenant du sénéchal de Beaucaire en 1318 ; voir André Gouron, « Comment Guillaume de Nogaret est-il entré au service de Philippe le Bel ? », Revue Historique, t. CCXCVIII/1, 1998, p. 25-46, p. 34.
Le chapitre général des carmes fut tenu sous la direction du général Pierre de Millaud. En ce qui concerne le changement de couleur de l’habit des carmes, le général s’était adressé au préalable au pape Honorius IV, par l’intermédiaire du cardinal Gervais Giancolet de Clinchamp, pour en demander l’autorisation. Il semble que le chapitre général de Montpellier avait en partie été convoqué afin d’entériner l’adoption, en lieu et place des manteaux barrés de blanc et de brun, du manteau blanc. Voir Jean Renier, Histoire de l’ordre de Notre-Dame du Mont Carmel, Maastricht, 1798, p. 84-89. Sur les problèmes que posait l’adoption par les carmes d’un costume rayé, voir Michel Pastoureau, L’étoffe du diable. Une histoire des rayures et des tissus rayés, Paris, Seuil, 1991, p. 17-24.
Le chapitre général des mineurs vit l’élection comme général de Matteo d’Acquasparta (~1240-1302) qui fut fait cardinal en 1288. C’est lors de ce chapitre général que Pierre de Jean Olieu, qui avait été suspendu d’enseignement en 1283, fut réhabilité et nommé lecteur au couvent florentin de Santa Croce. Sur ce personnage, voir Alain Boureau, Sylvain Piron (éd.), Pierre de Jean Olivi (1248-1298) : pensée scolastique, dissidence spirituelle et société, Paris, Vrin, 1999.
Variantes : Le H 119 (témoin G) apporte la précision suivante à propos des frères mineurs :
(fol. 123).