Comme aujourd’hui cependant, les formes du passé simple sont
moins prédictibles et ont davantage bougé dans le temps. Par
exemple, la variation A/AI (E) apparaît également dans le
conjugaison, à travers des formes comme laissarent
(1503), Lesquelz advisarent de fe[re] resserche
particuliere
(1526), Lesquelz
besonharent
(1526)… que le grammairien Jean Bosquet11. dans ses
Elemens ou institutions de la langue
françoise de 1586 considère comme des choix
possibles :
Il s’en trouue quy
disent, que nous abusons de la tierce personne pluriere,
du passé indefiny, quand nous disons allerent, et de ces premieres, et secondes
personnes de l’imparfait optatif aimisssions-aimisssiez,
allegans que allarent, aimasssions, et aimasssiez sont reguliers, et les autres non:
Ce que ie remets à l’vsage, et iugement de chascun. […]
Quant aus tierces personnes, tant du plurier present,
que du preterit imparfait, quy terminent par -n, et -t,
comme donnent, et donnerent, ou donnarent, et tous autres ; voyez la lettre
N.
De la même façon, des formes aujourd’hui moquées sont des
variantes libres de la conjugaison – remerciant de part le roy tous mess(eigneu)rs les
evesques de la peyne qu’ilz avoyent pris et leur priant
que le lendemain que estoit le mardi se voulsissent trouver en lad(icte) salle chescun
en son lieu a huyt heures
(1510), affin que dieu n[ost]re benoict createur nous voulsist
preserver et garder de ladicte pestilence
(1505), variantes enregistrées
par les grammaires du temps, comme celle de John
Palsgrave22. , 1530, L’éclaircissement de la
langue françoyse – And in the subjunctyve mode I fynde
ofte tyme que ie voulusse, but voulsysse is more to be
used.
ou celle d’Estienne Robert33. , 1557,
Traicté de la grammaire Françoise –
ie Vouldroye, tu
Vouldrois, etc. ou, ie Voulsisse, tu Voulsisses,
etc.